6.3. Sur les parents et la fratrie
- Vie conjugale :
- Élever un adolescent présentant des difficultés
importantes amène beaucoup de stress dans la vie quotidienne. Ce stress
accru peut évidemment nuire à l’harmonie du couple. Ce niveau plus
élevé de stress parental sème souvent la discorde dans le couple et peut
même mener à la séparation du couple.
- Fratrie :
- L’adolescent ayant des difficultés, par son comportement agité,
ses comportements à risque ou ses difficultés scolaires, accapare
beaucoup l’attention parentale. Les autres membres de la fratrie peuvent
se sentir oubliés ou négligés. Cette situation peut avoir certaines
conséquences sur leur développement global. Ils peuvent développer du
ressentiment, de la jalousie et de la gêne envers ce frère ou cette sœur
qui présente des difficultés. L’entente à l’intérieur de la famille peut être
mise à rude épreuve par la présence d’un enfant aux prises avec un
TDAH.
- Équilibre affectif :
- Beaucoup de parents se sentent responsables des
difficultés éprouvées par leur enfant. Pour plusieurs, à certains moments,
les comportements inadéquats leur semblent causés par leur incapacité à
élever et à éduquer leur enfant de façon adéquate. Ils peuvent éprouver
beaucoup d’anxiété à l’égard des situations extérieures car ils se
demandent toujours si leur jeune se comportera de façon adéquate. Ce
sentiment peut être amplifié par l’entourage qui ne comprend pas toujours
la situation. Avec le temps, si aucune intervention n’a été mise en place,
les parents peuvent ressentir un épuisement, en raison des embûches
qu’ils éprouvent avec les institutions scolaires et/ou médicales et des
difficultés qu’ils ont à encadrer leur jeune. D’autres peuvent en arriver à
démissionner, à se désengager ou même à rejeter affectivement leur
enfant.
- Vie sociale de la famille :
- L’isolement est souvent utilisé par les parents
comme un moyen d’éviter les situations embarrassantes. Cet isolement
peut même s’étendre à la famille élargie. En effet, des parents peuvent
en arriver à éviter les rencontres avec la famille ou avec des amis afin de
ne pas avoir à gérer les conflits entre les enfants et de ne pas subir les
commentaires des autres parents et amis qui émettent leur opinion sur ce
qu’il y aurait de mieux à faire. L’absence d’un réseau naturel de soutien
peut accentuer, avec le temps, toute la gamme de sentiments négatifs.
À retenir :
La perception que nous aurons de l’élève TDAH et la perception qu’il aura de
lui-même auront un IMPACT important sur son évolution positive ou non.
En effet, si nous comprenons et acceptons ses difficultés et, par ce fait,
maximisons son potentiel en compensant ses déficits (stratégies), ce jeune
développera de la confiance, vivra des situations de réussite et apprendra à
vivre et à s’adapter à ces difficultés. Aussi, les situations de rejet social et
d’échecs seront probablement diminuées.
Voici deux exemples concrets :
- Imaginons Joël, jeune bambin de 3 ans. On le qualifie de réveillé,
spontané, drôle, dynamique. Il fait la fierté de sa famille. Au primaire,
les parents sont rencontrés; Joël est grouillant, il prend de la place et
fait le clown. Joël verbalise à son retour à la maison que personne ne
l’aime et qu’il n’est pas compris.
- Lydia est intéressée par son cours de français, l’enseignant a lu une
nouvelle et a expliqué comment se faisait sa création. Elle est emballée
par ce projet et a déjà plein d’idées. Cela fait quatre cours que les élèves
travaillent sur la rédaction de leur nouvelle, mais Lydia a à peine trois
phrases d’écrites. Les personnages défilent dans sa tête, mais elle ne
sait comment s’organiser. Son enseignant la trouve paresseuse; il voit
bien tout son potentiel mais se demande pourquoi elle tarde toujours à
se mettre à la tâche.
Soyons vigilants! Nos regards influenceront le développement de la confiance
et de l’engagement du jeune.
|